Publié le 14 avril 2025 Mis à jour le 14 avril 2025
le 21 juin 2025
Campus Berges du Rhône
Idéal et transgression
Argument
Si comme F. Pasche (1973), nous entendons l’idéal comme une “représentation investie comme modèle à réaliser”, nous pouvons nous demander quels sont les destins de l’idéal dans la clinique contemporaine, au sein d’une époque marquée par la performance et l’individualisme, ainsi que par la montée de politiques fascisantes. Processus autant qu’état, l’idéal devient un « modèle à être » et de plus en plus un “modèle à performer” qui s'élabore à partir des images d'objets idéalisés, ou des fantasmes d'omnipotence auxquels le sujet a dû renoncer.
De fait, la quête de transgression des limites, notamment corporelles, semble constituer un pôle fort de ce nouvel idéal contemporain.
Comment comprendre alors les nouvelles formes de transgression, des sujets marginalisés aux sujets institués ? Qui devient dépositaire de la normativité, ou d’une radicalité réprimant certaines formes d’expressions de l’idéal ? Les métamorphoses politiques, institutionnelles et cliniques, l'effacement de l’histoire ou la mise en valeur de dispositifs “hors les murs”, obligent à la réévaluation de l’idéal en psychanalyse et d’une épistémologie de la transgression.
Comment penser alors les rapports entre idéaux et transgressions dans le social contemporain, le corps, les liens intersubjectifs, les dispositifs, les médiations ou encore dans le champ de la criminologie et de l’acte ? Autant d’axes travaillés au sein du laboratoire du CRPPC. Dans cette perspective, les idéaux dans la recherche comme dans la pratique clinique peuvent être analysés en homologie de cette dynamique de construction de la subjectivité, où l’idéal ne cesse de se réinventer, entre aspirations et renoncements.
Le clinicien comme le chercheur, confrontés à des exigences multiples et paradoxales, se trouvent ainsi pris dans une interrogation sur leur propre pratique, leurs désirs et leurs idéaux, misant alors sur leur créativité pour tenter d’en juguler quelque espace de satisfaction.
Pouvons-nous envisager la transgression non seulement comme attaque de l’idéal, mais aussi comme processus de dés-automatisation (Stiegler, 2015) et de subjectivation (Deleuze, 1990) dans des contextes normatifs de pouvoir et d’assignation qui peuvent aussi traverser les dispositifs de pratique et de recherche ? Quelles résonances trouvent ces questions de l’idéal et de la transgression chez le patient comme chez le chercheur ? Comment s’organisent-t-ils autour des hiérarchies subtiles de leurs idéaux, comment acceptent-t-ils les déceptions, les désillusions et les chutes de l’idéal ?
Enfin, comment en viennent-t-ils à transgresser à leur idéal, au sein de l’institution comme de la société ?
Bibliographie :
Pasche F. (1973). « Notes sur l’idéal du Moi », Revue française de psychanalyse, 37, 5-6, 1019-1024, Congrès plr : L’idéal du Moi, 1973.
Stiegler, B. (2015). Demain, le temps des automates et le temps de la désautomatisation. Intellectica, 63, 151-160.
Deleuze, G. (1990). Pourparlers, 1972-1990, éditions de Minuit.

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