RABEYRON Thomas

• Professeur de psychologie clinique et psychopathologie
• Membre Junior de l’institut universitaire de France
• Honorary Research Fellow, Université d'Edimbourg
• Site Internet : thomasrabeyron.wordpress

• Cliniques des expériences exceptionnelles et psychopathologies contemporaines

Mes activités de recherche ont tout d’abord concerné la compréhension des expériences dites « exceptionnelles » ou « anomales ». Ce champ désigne une dizaine d’expériences telles que les expériences de mort imminente ou les sorties hors du corps. Ces expériences aident également comprendre les formes extrêmes du processus de symbolisation et la manière dont la psyché tend à auto-représenter son propre fonctionnement lors de situations aux limites de la subjectivité. Elles apparaissent ainsi comme un paradigme d’étude qui repose sur le principe suivant : l’exploration aux frontières permet de mieux saisir le cœur des processus. J’ai par la suite analysé, selon les mêmes logiques, différentes formes de cliniques contemporaines, essentiellement dans le champ de la clinique de l’adulte en réfléchissant aux paramètres sociologiques et anthropologiques qui président à leur émergence. Cela m’a conduit a mené en particulier des recherches sur les thématiques suivantes : autisme, réalité virtuelle, clinique de l’anorexie et clinique du Covid-19. Plus récemment, j’ai orienté plus spécifiquement une partie de mes travaux sur les cliniques de l’identité et en particulier la thématique du genre.

• Psychanalyse et neurosciences cognitives

Mes recherches se situent également au croisement des modèles de la métapsychologie psychanalytique et des neurosciences cognitives. J’ai essayé de souligner l’étonnante compatibilité de ces modèles concernant la manière de penser les processus de symbolisation, de l’association libre, du rêve, de l’énergie libre et de la pulsion de mort. Ces différentes thématiques peuvent être considérées comme des lieux féconds de rencontre pour la psychanalyse et les neurosciences dès lors que certains écueils sont évités sur le plan épistémologique. Il en découle également de nouvelles perspectives théoriques et cliniques concernant la manière de considérer l’activité de symbolisation et le processus thérapeutique. Ce « double regard », qui associe sciences de la subjectivité et science de la nature, est aussi une occasion de repenser la métapsychologie, et peut-être plus largement, notre conception de l’appareil psychique et l’émergence de la subjectivité. Une telle approche permet enfin de favoriser l’inscription de la psychanalyse dans le champ des savoirs de manière à montrer tout ce qu’elle peut apporter à l’étude de la psyché humaine de par la complexité et le raffinement de ses modèles.

• Evaluation et modélisation des psychotherapies psychanalytiques

Mes travaux concernent enfin l’évaluation et la modélisation des pratiques psychanalytiques. Dans cette perspective, j’ai tenté de dresser un panorama d’ensemble des résultats de l’évaluation des psychothérapies psychanalytiques, ce qui a donné lieu également à plusieurs écrits sur l’épistémologie de la psychanalyse. J’ai plus précisément souhaité poursuivre les travaux menés par l’école lyonnaise dans le champ des médiations thérapeutiques et de l’analyse du processus créateur. Mon objectif fut ainsi de développer des outils pour mieux appréhender les processus des médiations thérapeutiques, de « modéliser » l’évolution des patients dans le soin et la manière dont il est possible de suivre la « partition » du processus de symbolisation. Pour cela, j’ai tenté d’articuler des analyses fines des processus avec des outils plus « empiriques » des effets de la médiation, en particulier dans le champ de l’autisme et de la réalité virtuelle. Une telle approche permet de souligner la finesse de la lecture psychanalytique du fonctionnement psychique mais aussi le fait qu’il est peut-être envisageable d’« objectiver » certains effets du processus analytique. Mes travaux les plus récents en ce domaine portent sur une approche post-bionienne des transformations psychiques et la manière de modéliser les théories contemporaines du champ, en particulier du point de vue des états dits « non ordinaire de conscience ».