Publié le 23 octobre 2025
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Mis à jour le 6 novembre 2025
le 6 novembre 2025
Madame Aurélie BRUGUIER soutiendra publiquement le jeudi 6/11/2025 à 13h00 ses travaux de thèse intitulés : Clinique de l'identification projective dans la relation jeune enfant en souffrance – soignants. Effets et limites d’un dispositif d’observation attentive en pouponnière dirigés par Albert CICCONE
Composition du Jury
Mme Sarah BYDLOWSKI, Université Paris Descartes – Sorbonne Paris Cité, Rapporteure
M. Romuald JEAN-DIT-PANNEL, université de Franche-Comté, Rapporteur
Mme Brigitte BLANQUE, Ucly Lyon, Examinatrice
| Mots-clés : identification projective, pouponnière, projections, observation clinique psychanalytique, défenses psychiques, fonction contenante |
Résumé
| L’enfant accueilli en pouponnière est confronté à un grand défi : poursuivre favorablement son développement psychique malgré sa vie quotidienne en collectivité, dans un contexte de séparation familiale, à l’aube de sa courte existence déjà jalonnée d’instabilités, de ruptures et de souffrances. Autour des enfants, les professionnels sont quotidiennement exposés à l’intensité et la violence de leurs projections, dont ils se protègent par le développement de défenses inconscientes. La relation enfant-soignants se trouve menacée dans ses potentialités développementales et thérapeutiques. Il est alors fondamental que l’institution prenne soin de ces liens en souffrance. Les professionnels du quotidien ont urgemment besoin d'être soutenus dans l’exercice de leurs fonctions psychiques de contenance des projections infantiles. Cette thèse s’intéresse aux effets sur les soignants d’une exposition intense, fréquente et répétée à un type particulier de projection : l’identification projective. Elle propose une extension de ce concept, sous le terme d’identification projectile, qui désigne un fantasme infantile destructeur visant les parts paternelles du soignant, reconnues comme impliquées dans la résistance et la solidité de son espace interne. Ce fantasme, sous tendu par des motivations inconscientes paradoxales, risque d’être partagé par les professionnels s’ils s’identifient au contenu de la projection. Le cas échant, cela a des effets réalistes et concrets sur eux : ils se vivent et se comportent comme si leur monde interne était effectivement ébranlé et désorganisé. Les soignants développent une bathophobie psychique, angoisse associée à l’identification projectile, qui se traduit par une attitude paranoïde à l’égard des projections et de tout ce qui s’y rapporte, notamment la profondeur de l’espace interne. Ils organisent une contre résistance défensive par adhésivité pour lutter contre les identifications projectiles et leurs effets. Ces défenses seront envisagées dans une dimension paradoxale : perturbatrices de la fonction contenante professionnelle mais également utiles en tant que tentatives de réparer les dommages fantasmatiques occasionnés. Les effets de l’identification projectile, de l’angoisse et des défenses associées, seront observés aux niveaux intrapsychique, intersubjectif, et dans la réalité des relations, à partir d’observations cliniques réalisées au sein d’un dispositif, L’Intermède, créé antérieurement à cette recherche. Ce dispositif vise à soutenir les ressources internes de l’enfant et de ses soignants, et à prendre soin de leur relation, à l’appui d’un travail d’attentions concentriques. Il peut être envisagé comme une application de la méthode d’observation psychanalytique développée par Esther Bick. Pour finir, cette thèse propose une modélisation du dispositif Intermède qui rassemble plusieurs objectifs au profit du développement psychique infantile : potentialiser la dimension utile de l’identification projectile pour le processus de soin en attractant les communications qu’elle contient, et modérer voire neutraliser ses aspects destructeurs par un travail de renforcement et de restauration des fonctions psychiques bisexuelles des soignants. |
Informations pratiques
Lieu(x)
Lieu : Université Lyon 2, Campus Berges du Rhône, à 13h00
Salle : salle Léonie Villard - Palais Hirsch