Publié le 1 octobre 2025
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Mis à jour le 1 octobre 2025
le 16 octobre 2025
Madame Julie SCHUTZ soutiendra publiquement le jeudi 16/10/2025 à 13h30 ses travaux de thèse intitulés : Exploration du vécu subjectif de l’endométriose et des effets d’un soin psychothérapeutique ou holistique pour les femmes qui en souffrent : approche clinique et projective, dirigés par Nathalie DUMET
Composition du Jury
Mesdames les Professeures Nathalie Dumet et Marjorie Roques,
Messieurs les Professeurs Antoine Bioy, Thomas Rabeyron et Pascal Roman, Docteur Benjamin Cotte.
Mots-clés : endométriose, psychothérapie, soin holistique, méthodologie mixte, évaluation clinique et projective |
Résumé
L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire dans laquelle des cellules semblables à des cellules d’endomètre, tissu de l’utérus desquamé cycliquement dans les menstruations, sont retrouvées dans d’autres endroits du corps, y formant des kystes et des lésions. La symptomatologie, très variable d’une femme à l’autre, se caractérise principalement par une hypofertilité et par des douleurs, parfois très invalidantes : douleurs pendant les règles et/ou pendant les relations sexuelles, douleurs pelviennes chroniques, crises douloureuses massives et imprévisibles. Enjeu de santé publique majeur, l’endométriose pourrait concerner 10% des femmes menstruées. Cette thèse interroge le vécu subjectif de l’endométriose et les effets d’un soin psychothérapeutique ou holistique pour les femmes qui en souffrent. Elle utilise une méthodologie mixte, adaptée à ces objets de recherche hypercomplexes encore peu explorés, et apte à favoriser un dialogue entre médecine et psychologie clinique. Le dispositif de recherche inclut 29 femmes souffrant d’endométriose, réparties en trois groupes : un groupe témoin ; un groupe dans lequel les participantes bénéficient d’un photolangage® groupal ; un groupe dans lequel les participantes suivent un programme de soin holistique visant à les accompagner d’un point de vue global par des pratiques paramédicales, psychothérapeutiques et complémentaires. Une évaluation psychologique utilisant les mêmes outils est effectuée à T1, avant les soins, puis à T2, après les soins : elle comprend des échelles standardisées évaluant la qualité de vie (EHP-30), l’anxiété et la dépression (HADS), l’alexithymie (TAS-20), des épreuves projectives (Rorschach et TAT) et un entretien semi-directif. L’analyse clinique dans une perspective psychanalytique de ces trois outils permet une exploration approfondie, pour chaque cas, des processus psychiques à l’œuvre dans l’endométriose, mais aussi des mécanismes de transformation subjective entre T1 et T2. La recherche des invariants à T1 est couplée à une analyse statistique. Elle met en évidence la façon dont l’endométriose pourrait susciter une effraction traumatique conflictualisant l’identité narcissique et sexuée : la portée effractive de la symptomatologie et des traitements, associée à la carence de ressources externes liée au tabou pesant sur la maladie, pourrait fragiliser l’enveloppe psychique, la capacité de réflexivité interne, l’élaboration de la passivité et les processus d’érotisation. L’endométriose pourrait également réactiver des conflits psychiques ou traces traumatiques en carence de représentation, relatives à des achoppements dans le travail du féminin ou des filiations problématiques, ou encore à des vécus d’abandon et de maltraitance. Le vécu subjectif de l’endométriose mais aussi la symptomatologie seraient ainsi en partie tributaires de la façon dont le psychisme investit, de façon toujours très singulière, la maladie. L’analyse entre T1 et T2 compare les résultats relatifs à la transformation psychique des participantes selon les trois groupes, dans une exploration à la fois clinique et statistique. Elle montre que les deux dispositifs de soin favoriseraient l’accueil et la transformation de conflits psychiques et de traces non symbolisées liées à l’endométriose. Ils permettraient ainsi des réaménagements identitaires vitalisants, mais aussi une amélioration de la symptomatologie somatique. Le photolangage® groupal favoriserait en particulier une relance des processus de symbolisation et de rêverie en appui sur l’enveloppe groupale ; le soin holistique produirait une résonance corps-psychisme favorisant l’unité psychosomatique. Ces résultats mettent en évidence l’intérêt des soins psychothérapeutiques ou complémentaires, associés à l’approchemédicale, dans la prise en charge de l’endométriose. |
Informations pratiques
Lieu(x)
Lieu : Université Lyon 2, Campus Berges du Rhône, à 13h30
Salle : salle Léonie Villard.