Convention Droit et Justice : Ministère Justice.
- Présentation
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Responsabilité : Daniel DERIVOIS (MCF-HDR, puis Pr) responsable scientifique et coordinateur)
Partenaires : Université Lyon 2 – Université du Québec à Montréal - Institut d’études françaises et francophones, Université de Bâle, Institut Für Festkörperphysik.
Durée : 2014 -2015
Financement : GIP Mission de Recherche Droit & Justice. 32 754 euros. - Résumé
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Cette recherche exploratoire a porté sur les parcours et l’accompagnement de mères victimes de violences conjugales à partir d’une pratique clinique dans le champ de la Protection de l’Enfance. Elle a eu pour objectifs de retracer le parcours de vie de ces mères, identifier le contexte d’émergence et les types de violences subies, comprendre la place qu’occupe le mari ou le compagnon violent dans leur économie psychique, évaluer les effets des parcours de violences conjugales, évaluer leur potentiel de résilience, les aider à retrouver leur statut d’être humain, de femme puis de mère. Elle a été réalisée sur un échantillon de 35 mères à l’aide d’outils quantitatifs (Inventaire d’Anxiété de Beck (IAB), Impact of Event Scale – Revised (IES-R), Beck Depression Inventory (BDI), Social Support Questionnaire (SSQ), Resilience Scale (RS) et qualitatifs (Entretiens individuels, Tests projectifs : Rorschach, TAT, Accompagnement chez le coiffeur, Groupes Photolangage, et Cafés thématiques ». Les résultats montrent un taux important de PTSD (Trouble de Stress Post-Traumatique) et de dépression ainsi qu’un taux de résilience plutôt faible ou modéré. Chez ces mères, les violences conjugales témoignent d’une faille narcissique en amont de la vie de couple et de la vie parentale. La faille narcissique est un héritage partiel de la filiation dénigrante de la femme/mère victime de sa propre mère. Le mari (ou compagnon) violent apparaît comme un support de réactivation de cette faille. Il représente à la fois un objet défaillant à réparer et l’objet utilisé pour réparer (en miroir) la faille narcissique de la mère. Quant à l’enfant, il se présente comme une source de renarcissisation des femmes/mères. Il représente à la fois l’objet à protéger et l’objet utilisé pour se protéger et se réparer. Par-delà leurs fonctions propres, le mari (ou le compagnon) violent et l’enfant ont des fonctions psychiques communes pour la femme-mère : la femme/mère est dans une position sacrificielle face à l’enfant et le mari (compagnon) violent. L’enfant et le compagnon violent donnent à la femme/mère le sentiment d’être utile et d’exister. Face à l’enfant et au compagnon violent, la femme/mère renonce à son identité pour lutter contre l’anéantissement. L’institution a alors une fonction de dépôt de la complexité traumatique et de tiercéisation de la relation violente, susceptible d’amener mère, enfant et père à l’élaboration de l’héritage traumatique et les inscrire dans des dynamiques relationnelles plus sereines. Cette tiercéisation opère notamment à partir des outils et des postures professionnelles mis en place dans l’institution pour accueillir et accompagner ces mères dans leurs trajectoires de vie mais aussi dans leur processus de réappropriation de leur statut d’être humain, de femme et de mère.
- Publications
- Daniel Derivois, Lisbeth Brolles, Amira Karray, Mitsopoulou Lila, Jude-Mary Cenat, et al. (2015). Parcours et accompagnement de mères victimes de violences conjugales : une étude exploratoire dans le champ de la Protection de l’Enfance. [Rapport de recherche] 13.32, Univ. Lyon 2, GIP Mission de Recherche Droit
Marchal, H.; Derivois, D. (2014). Liens mère-enfant et violences conjugales. Dialogue. Recherches sur le couple et la famille, 206, p. 87-98.